Les pratiques d’achat abusives des supermarchés ont un impact sur toutes les filières alimentaires, au Nord comme au Sud où les fournisseurs sont encore plus vulnérables face à la puissance des grandes surfaces et de leurs centrales d’achat. Conséquence : les droits des travailleuses et travailleurs des plantations sont bafoués et les petits producteurs – petites productrices n’arrivent pas à vivre dignement.
Après une phase de consultation, la Commission européenne vient d’annoncer qu’elle ne régulerait pas les pratiques commerciales déloyales des supermarchés au niveau européen. Elle renvoie la balle aux Etats membres et au secteur privé en l’incitant à s’autoréguler sur une base volontaire. Alors que plus de 60 000 citoyennes et citoyens s’étaient prononcé en faveur d’une telle régulation en signant notre pétition « Stop aux pratiques déloyales » remise en novembre 2015, la Commission européenne a raté l’occasion de lutter efficacement contre les pratiques commerciales abusives des supermarchés qui impactent négativement de nombreux agriculteurs-rices et travailleurs-ses en Europe et dans les pays du Sud.
La Commission européenne ayant renoncé à s’engager sur la voie de la régulation, montrons aux supermarchés que leurs pratiques commerciales ne passent pas inaperçues.
En France, chaque année, entre les mois d’octobre et de février, les fournisseurs négocient avec les grandes enseignes de supermarchés pour être présents dans leurs rayons. C’est en ce moment même, jusqu’au 29 février, que les distributeurs mettent la pression sur leurs fournisseurs pour obtenir des baisses de prix et menacent de déréférencer leurs produits s’ils n’acceptent pas leurs conditions…
Pour les travailleurs et travailleuses des plantations de fruits tropicaux, cela signifie que l’épineuse question d’un prix juste permettant de couvrir des coûts de production durable, incluant notamment des conditions de travail décentes et un salaire minimum vital, se décide maintenant.
Pour agir, c’est simple :