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Appel Urgent Costa Rica : droits humains bafoués dans les plantations d’ananas

Appel Urgent Costa Rica : droits humains bafoués dans les plantations d’ananas

Le Costa Rica est le premier exportateur mondial d’ananas mais les conditions de travail des ouvrières et ouvriers agricoles, majoritairement migrant-e-s, sont très souvent indignes. Dans la plantation “Ananas Export Company”, filiale de la multinationale Fyffes, les salarié-e-s qui tentent de faire valoir leurs droits subissent harcèlement, discrimination et licenciements sélectifs. Les organisations locales en appelent à la solidarité internationale pour que ces entreprises respectent leurs engagements. 

14 heures de travail par jour 6 jours sur 7

Au Costa Rica, les ouvrières et ouvriers agricoles des plantations travaillent jusqu’à quatorze heures par jour, six jours par semaine sous une chaleur tropicale. Le tout pour un salaire inférieur au minimum vital.

La main-d’œuvre, composée à 95% de migrant-e-s du Nicaragua, souvent sans documents administratifs, est particulièrement vulnérable.

Filiale de la multinationale Fyffes, basée en Irlande, la plantation “Ananas Export Company” (ANEXCO), qui emploie 784 personnes, est un cas emblématique de ce qui se passe dans les plantations.
« L’eau potable n’est disponible pour aucun travailleur-se sur les plantations. Nous devons nous rendre à l’usine d’emballage situé à un kilomètre. Pendant les pauses, nous mangeons à même le sol. Sur les sites de production, il n’y a pas d’espaces ombragées, de toilettes et de robinets pour se laver les mains. » témoigne Alexander Martinez, travailleur et militant syndical chez ANEXCO.

Harcèlement, discrimination et licenciements sélectifs

Face à cette situation, plusieurs salarié-e-s ont rejoint le SINTRAPEM(1), un syndicat qui œuvre à l’amélioration des conditions de travail en lien avec notre partenaire COSIBA-CR(2). Mais celles et ceux qui ont adhéré sont victimes de harcèlement et de discrimination parmi lesquels :

  • licenciement abusif, sans base légale, des treize membres co-fondateurs du syndicat SINTRAPEM ;
  • communication du nom des syndicalistes licencié-e-s aux autres entreprises pour les empêcher d’être recruté-e-s ;
  • licenciement sélectif d’autres membres du syndicat n’ayant pas répondu aux intimidations ou aux pots de vin les incitant à quitter l’entreprise ;
  • non-distribution aux travailleurs-ses syndiqué-é-es de l’électrolyte destinée à réduire la déshydratation lors du travail dans les champs ;
  • retard pour remplacer les habits et les bottes de travail des personnes syndiquées ;
  • restriction de l’accès aux consultations médicales et aux médicaments disponibles pour les travailleurs-ses syndiqué-e-s ;
  • multiplication des contrôles du travail et des avertissements pour des performances jugées insuffisantes à l’encontre du personnel syndiqué.

« Nos collègues organisés reçoivent fréquemment des avertissements pour des performances de travail insuffisantes. Cela sert de prétexte à des licenciements ultérieurs » raconte Alexander Martinez.

De plus, ces faits interviennent malgré un accord, signé en mars 2015 sous la coordination du ministère du Travail, dans lequel ANEXCO et s’engageait à nouer un dialogue permanent avec SINTRAPEM.

Mais les demandes des organisations locales restent sans réponse. « Le directeur opérationnel Yeudy Quesada nie l’existence des problèmes et ne répond plus à nos courriers. » explique Ramon Barrantes, porte-parole du syndicat local.

Pourtant, ANEXCO appartient à la multinationale fruitière Fyffes qui distribue des produits issus du commerce équitable et est membre d’une initiative pour un commerce éthique : »Ethical Trading Initiative »(ETI).

Les organisations locales font appel à la solidarité

Face à cette situation, seule la mobilisation des consommatrices et consommateurs d’ananas peut faire fléchir les entreprises.

C’est pourquoi les syndicats locaux, SINTRAPEM et COLSIBACR, font appel à la solidarité internationale pour appuyer leurs demandes auprès des entreprises ANEXCO et Fyffes, en particulier :

  • l’arrêt immédiat du harcèlement et de la discrimination contre les travailleurs-ses syndiqués-ées.
  • la mise en place d’un dialogue constructif avec ANEXCO, comme promis en mars 2015.
  • le respect par ANEXCO des principes fondamentaux de la société mère Fyffes en tant que membre de l’initiative « Ethical Trading Initiative » et en tant qu’un des plus grands fournisseurs de produits issus du commerce équitable.

Cliquez ici pour envoyer un message à ANEXCO